*** 8,5/10 *** Blizzard - Marie Vingtras

Ce roman a été salué par la critique dès sa publication par de nombreux journalistes et libraires. 
J'avais hâte de le découvrir et je ne suis pas déçue ! 

C'est un premier roman captivant et très bien construit.  

Marie Vingtras est française et pourtant, l'intrigue se situe en Alaska. Celle-ci tourne autour de la disparition d'un petit garçon, fil rouge du récit, en pleine tempête dans un endroit complètement perdu en Alaska où vivent quelques habitants. Quatre protagonistes partagent de très courts chapitres : Bess, Benedict, Cole et Freeman. A travers les pages, ces personnages partis à la recherche du petit garçon vont, chacun à leur tour s'ouvrir et nous faire découvrir leur histoire jusqu'à ce que des secrets ensevelis surgissent peu à peu. 


Source de la photographie


L'avis de Charlotte

La force de ce roman vient à la fois de la construction maitrisée mais aussi de ces dialogues intérieurs que l'on suit, pour chaque personne qui font de ce livre un véritable huis clos haletant. Le lecteur est immédiatement plongé dans une ambiance glaciale, en plein blizzard et pas un instant on n'en doute ! Je partage donc l'avis unanime : c'est un merveilleux livre, travaillé avec soin, très bien écrit et équilibré, le style, le scénario, le rythme, c'est excellent. 


--- Extrait ---

Début du roman (Editions de l'Olivier)

" Bess

Je l'ai perdu. J'ai lâché sa main pour refaire mes lacets je l'ai perdu. Je sentais mon pied flotter dans ma chaussure, je n'allais pas tarder à déchausser et ce n'était pas le moment de tomber. Saleté de lacets. J'aurais pourtant juré que j'avais fait un double nœud avant de sortir. Si Benedict était là, il me dirait que je ne suis pas suffisamment attentive, il me signifierait encore que je ne fais pas les choses comme il faut, à sa manière. Il n'y a qu'une seule manière de faire, à l'entendre. C'est drôle. Des manières de faire, il y en a autant que d'individus sur terre, mais ça doit le rassurer de penser qu'il sait. Peu importe, j'ai lâché sa main combien de temps ? Une minute ? Peut-être deux ? Quand je me suis relevée, il n'était plus là. J'ai tendu les bras autour de moi pour essayer de le toucher, je l'ai appelé, j'ai crié autant que j'ai pu, mais seul le souffle du vent m'a répondu. J'avais déjà de la neige plein la bouche et la tête qui tournait. Je l'ai perdu et je ne pourrai jamais rentrer. Il ne comprendrait pas, il n'a pas toutes les cartes en main pour savoir ce qui se joue. S'il avait posé les bonnes questions, si j'avais donné les vraies réponses, jamais il ne me l'aurait confié. Il a préféré se taire, entretenir l'illusion, prétendre que j'étais capable de faire ce qu'il me demandait. Au lieu de cela, dans cette terre de désolation qui suinte le malheur, je vais ajouter à sa peine, apporter ma touche personnelle au tableau. Il faut croire que c'est plus fort que moi."



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8,5/10

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